En route pour l'île-jardin

Samedi 25 mai 2013

Orly sud, 11h45. Je retrouve Laëtitia avec plaisir pour découvrir ensemble une nouvelle destination : Madère. Comme l’année dernière, nous nous sommes organisés notre propre voyage itinérant pour plus de liberté sur place. A cette heure, tout est ficelé, ne reste plus qu’à compter sur nous et sur nos pieds.

Ayant pu choisir quelques jours en amont du voyage, nous nous trouvons au second rang de l’avion de la SATA en charmante compagnie. Enfin, surtout pour Laëtitia dont la voisine lui refourgue régulièrement son manteau pour se ménager une place plus confortable. Particulièrement agréable, cette gente dame passera le vol à se plaindre du service et à parler fort. Pourtant la prestation est de très bonne qualité avec un repas servi au cours d’un vol de 2h40 seulement. Par le hublot, il n’y a pas grand-chose à signaler sinon une mer de nuage comme il en existe depuis des mois sur l’Hexagone. De temps à autre une trouée permet de voir une île sur le littoral, la partie espagnole du Golfe de Gascogne ou le littoral portugais.

L’avion amorce la descente et passe au-dessus de la pointe São Lourenço. Elle apparaît comme particulièrement effilée à cette altitude, au point de me faire douter sur le vertige alors que c’est une sensation que je ne connais pas. La dernière courbe est serrée pour raser les montagnes et atterrir sur une piste à moitié sur la mer. La manœuvre est parfaitement maîtrisée, la baignade sera pour plus tard…

Les agences de voyage étant nombreuses, j’enfile avant de débarquer de l’appareil ma polaire Huwans pour tromper quelques randonneurs présents dans cet avion. A la récupération des bagages, nous sommes les derniers autour du tapis quand celui-ci cesse de tourner : Laëtitia n’a toujours pas récupéré son sac. Une commerçante finit par venir nous voir pour nous signaler qu’il a été livré au « hors gabarit ». Moins de 10kg, nous sommes un peu sceptiques sur la définition de ce concept ? Et même à l’emplacement dédié, il nous faudra le concours d’autres touristes pour retrouver le bien de Laëtitia car des golfeurs l’avaient déplacé.

Nous sortons de l’aérogare pour trouver l’arrêt de bus qui nous conduira à la ville voisine de Machico. Les horaires sur internet étaient contradictoires mais je crois fort que d’ici 17h20, le bus va arriver si j’en crois les horaires affichés sur l’abribus.

17h30, toujours rien et le parking s’est bien vidé. Bof les portugais doivent être toujours en retard ! Je vais quand même interroger un agent de police et une employée de l’office du tourisme pour me rendre compte que je me suis planté de direction : je regardais les horaires du bus pour Funchal et non ceux pour Machico. Le nôtre doit passer à 17h50. Nous nous rasseyons sur le caniveau, au soleil, en attendant. Le voyage commence bien ! Je rappelle que nous avons tout organisé et que j’ai répertorié personnellement tous les horaires de bus du séjour... J'adopte un profil bas devant Laëtitia pour ne pas lui mettre la puce à l’oreille quant à mes compétences douteuses d’organisation mais je suis obligé de reconnaître la vérité : je ne sais pas lire les horaires de bus. Aïeaïeaïe ! Et pourtant je rentre à peine d’un périple où j’ai emprunté 17 bus sans me perdre. Comme quoi dans la vie rien n'est jamais acquis ...

50 minutes après notre sortie de l’aérogare, le bus apparaît avec quelques minutes d’avance. Comme tous les bus portugais vous dirais-je volontiers… En 5 à 10 minutes, nous sommes déposés devant notre hébergement du jour : un hôtel de standing pas tout à fait en adéquation avec nos habitudes. Mais l’hébergement est rare par ici alors il n’y avait pas trop le choix. L’accueil est remarquable avec un réceptionniste qui tient à tout prix à nous faire rester deux nuits consécutives alors que j’en ai réservée une ce soir et une à la fin du séjour. Grâce au concours de son responsable, qui lui parle anglais, nous parviendrons à ne séjourner sur place qu’une seule nuit conformément à nos souhaits. L'hospitalité est vraiment surprenante par ici ! En outre, la chambre est magnifique avec un balcon donnant sur la mer et la pointe São Lourenço. Nous y déposons nos affaires avant de repartir illico pour une balade-ravitaillement.

Le front de mer est animé en ce milieu de week-end car l’ultra trail de Madère s’achève ici. Au compte-goutte, des concurrents qui ont parcouru jusqu’à 107 kilomètres arrivent essoufflés et marqués sur la ligne, accueillis par une poignée de curieux et une musique énergique. D’un côté, une plage faite de sable fin (très rare à Madère) et où viennent s’écraser de gros rouleaux. A proximité, un petit port où quelques pêcheurs ont tendus leurs lignes. De l’autre côté, le village qui adopte la forme de la vallée et s’étend vers l’intérieur. Le nombre de curiosités est réduit aussi divaguons-nous sans réel autre but que de se dégourdir les jambes.

Nous finissons au terminal de bus pour confirmer les horaires de demain. Un local vient nous dépanner aimablement mais lui non plus n’est pas très rompu à la lecture de la grille. Incroyable ce sont bien les heures que j’ai relevées ! Peut-être arriverons-nous finalement à tenir le programme ?

Dernière halte au supermarché pour faire le plein pour 3 repas. Nous n’irons pas au restaurant mais ferons autant que possible notre propre popote et il nous faut être autonome demain car une grosse journée nous attend.

Retour à l’hôtel où nous dinons avec vue sur la grande bleue. Et dire qu’il y a quelques heures seulement la mer était de béton ! Repus, nous enchaînons avec quelques parties de Uno. Je suis content d’avoir retrouvé ma coéquipière d’échappée parce que les soirées en Europe Centrale était parfois bien moins animées.

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